Une nouvelle Bienheureuse au carmel !
Mère Anne de Jésus a été proclamée bienheureuse par le Pape François le 29 septembre 2024 à Bruxelles, au cours de son voyage pastoral en Belgique.
Ana de Lobera est née à Medina del Campo le 25 novembre 1545 dans une famille de la petite noblesse espagnole. La jeune fille est baptisée le jour même. Elle a un frère aîné, Cristobal, qui deviendra jésuite.
Elle est proche de Jean de la Croix et de Thérèse d'Avila. Grâce à sa diligence, elle réussit à soustraire les écrits de Sainte Thérèse à l’Inquisition et à les publier. C'est ainsi que la spiritualité thérésienne fut diffusée rapidement en Europe.
Après avoir participé à la fondation de divers couvents en Espagne, elle est appelée avec 5 autres carmélites dont Anne de Saint Barthélémy, par Pierre de Bérulle à venir en France pour initier l'ordre du Carmel réformé. Le premier couvent est fondé à Paris en 1604. et Anne de Jésus en devient la prieure. L'année suivante, elle fonde deux nouveaux couvents à Pontoise et Dijon. En 1607, elle est appelée pour fonder un couvent aux Pays-Bas. Quelques années plus tard, elle fait venir Anne de Saint Barthélémy au carmel de Bruxelles et lui confie la fondation du carmel d’Anvers en 1612.
Anne de Jésus meurt le 4 mars 1621 à Bruxelles,
Ce qu’en a dit le Pape François :
« Cette femme a été l’une des protagonistes, dans l’Église de son temps, d’un grand mouvement de réforme, sur les traces d’une “géante de l’esprit” – Thérèse d’Avila – dont elle a diffusé les idéaux en Espagne, en France et également ici, à Bruxelles, dans ce qu’on appelait à l’époque les Pays-Bas espagnols.
En des temps marqués par de douloureux scandales, à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté chrétienne, par leur vie simple et pauvre faite de prière, de travail et de charité, elles et ses compagnes ont su ramener beaucoup de personnes à la foi, au point que quelqu’un a désigné leur fondation dans cette ville comme un “aimant spirituel”.
Par choix, elle n’a pas laissé d’écrits. Elle s’est plutôt engagée à mettre en pratique ce qu’elle avait appris (cf. 1 Co 15, 3) et, par son mode de vie, elle a contribué à relever l’Église à une époque de grandes difficultés.
Accueillons donc avec reconnaissance le modèle de “sainteté féminine” qu’elle nous a laissé à la fois délicat et fort. Son témoignage, ainsi que ceux de tant de frères et sœurs qui nous ont précédés, nos amis et compagnons de route, n’est pas loin de nous : il est proche, il nous est même confié pour que nous le fassions nôtre, en renouvelant l’engagement à marcher ensemble sur les traces du Seigneur. » (Homélie du pape François à Bruxelles le 29.09.2024)