A propos des 7 Demeures du Château intérieur

Le symbolisme du chiffre 7 dans le choix que fait Sainte Thérèse pour désigner la Demeure ultime qui l’unit à Dieu.

Mais quel est donc le mystère qui habite tout homme de quelque civilisation, de quelque génération qu’il soit, pour que, dans la culture qui lui est propre, il soit irrésistiblement attiré vers ce Tout Autre qu’il lui faut absolument rencontrer.

Le symbolisme du chiffre 7 dans le choix que fait Sainte Thérèse pour désigner la Demeure ultime qui l’unit à Dieu.

Mais quel est donc le mystère qui habite tout homme de quelque civilisation, de quelque génération qu’il soit, pour que, dans la culture qui lui est propre, il soit irrésistiblement attiré vers ce Tout Autre qu’il lui faut absolument rencontrer.

Et quelle est donc cette symbolique du chiffre 7 qui jaillit dans l’esprit de tout homme dès qu’il veut parler de Dieu ?

Lorsque Sainte Thérèse dévoile sa propre expérience à travers le parcours des 7 Demeures du Château intérieur, elle fait référence à un chemin à parcourir où le combat et la lutte avec soi-même sont quotidiens mais où l’amour est le fer de lance.
Au terme de ce chemin, la perle précieuse qu’elle a demandé à ses filles de chercher inlassablement aux cinquièmes demeures (5 D1, 2) se découvre être un diamant, un cristal qui reflète, en tous les espaces de son âme, celui qu’elle a recherché avec passion.

« Lorsque ce grand Dieu daigne accorder à une âme la grâce de ce divin mariage, il commence par l’introduire dans propre demeure qui est la 7ème demeure. En effet, de même que Dieu a dans le ciel son séjour, de même il a dans l’âme, une résidence où il habite seul ! C’est si vous voulez, un second ciel ! Une fois qu’elle est introduite dans cette demeure, les trois personnes de la Très Sainte Trinité se découvrent à elles par une certaine représentation de la vérité et cela au milieu d’un embrasement qui semblable à une nuée resplendissante vient droit à son Esprit. Ainsi ce que nous croyons par la foi, ici l’âme le perçoit par la vue ! » (7 D1, 5).

C’est une implosion de lumière dans le cœur. La Sainte donne alors un exemple avec une extraordinaire précision symbolique : 

C’est comme si dans une habitation, il y avait 2 fenêtres par où entre une grande lumière et bien que cette lumière soit divisée au moment où elle arrive, elle ne forme plus ensuite qu’une seule lumière et tout devient lumière (7D 2, 4)».

La lumière fait Un ! Et Thérèse d’ajouter que dans ces 7èmesDemeures, il y a un immense silence comme dans le temple de Salomon au terme de sa construction :

C’est au milieu d’une telle paix et d’un si profond silence que le Seigneur enrichit et instruit alors cette âme ; cela me fait songer à la construction du temple de Salomon où l’on ne devait pas entendre le moindre bruit (1 R 6, 7).

Dans cet état sabbatique, l’univers attend sa perfection dans le retour définitif de toute l’humanité vers son origine, vers son Dieu et vers son créateur d’où jaillit l’Être.

Le sens de cette expérience unique de la 7ème demeure ne se dévoile que lorsque le chemin est parcouru en son entier et que tout est transformé, de l’ombre vers la lumière. Dans les 7èmes demeures, « il se passe des choses très secrètes entre Dieu et l’âme », dit Thérèse. Ce secret est impartageable. La Sainte a expérimenté le chiffre 7 comme Topos, lieu symbolique de l’ineffable. Au terme du parcours, l’homme nouveau de Saint Paul se réalise aux 7èmes Demeures.

Conclusion

Telle est la dignité humaine ! Ce chiffre 7 inspiré à Thérèse nous découvre l’image de Dieu que tout homme porte en lui et que la plupart du temps il ignore, car la présence de Dieu en nous est recouverte d’une ombre, « d’une pois » nous dit Thérèse. L’oraison est le seul chemin qui nous guérisse de notre distraction de Dieu et du péché qui en résulte.

D’où lui est venue l’inspiration de ce chiffre 7 pour désigner la demeure ultime où se nouent les retrouvailles  de l’homme et de Dieu ? Au moment d’écrire, elle avoue son manque d’inspiration et « Si le Seigneur veut que je dise quelque chose de nouveau, il me le fournira ». Et pourtant, elle écrit son œuvre majeure en quelques mois ; commencée le 2 juin 1577, elle l’achèvera le jour de la Saint André de la même année, pour la gloire de Dieu !

Je n’ai parlé que de 7 Demeures mais chacune d’elles en renferme un grand nombre d’autres, en bas en haut, sur les cotés, avec de jolis jardins, des fontaines, des labyrinthes, en un mot des choses si ravissantes qu’en les voyant, vous fondrez en louanges envers le grand Dieu qui a créé ce château à son image et à sa ressemblance ».

Il semble que Thérèse ait laissé à l’inspiration de Dieu, le soin de la guider, même si elle a pensé, en y mêlant sa propre expérience, au chapitre 14 de Saint Jean où il dit comme en surabondance : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père ».

Soeur Edith (d’après Mario Satz- Congrès du Cites 2013)